mercredi 20 août 2008

Fluctuations psychologiques ...

Les voyages en train restent pour moi propices aux intenses réflexions de fond. Celui vécu cette semaine n'a, une fois n'est pas coutume, dérogé à la longue tradition de mes allers/retours Paris/Normandie. Réflexions très souvent axées sur ma personne, sur moi-même, et sur qui et ce que je suis. Oui, je sais, qu'elle triste récurrence de mon individualité. Cependant, il semble à nouveau nécessaire d'extérioriser ces intériorisations afin d'évacuer moult questions qui se bousculent, empêchant ainsi l'afflux sanguin de parvenir à la réalisation de son objectif : l'irrigation de mon membre intellectuel.



Ni aucun signe, ni aucune indication ne laissaient présumer, ne serait-ce qu'un instant, la nécessaire évacuation de ces doutes pourtant si souvent présents. Et pourtant, oui, pourtant, il était comme d'évidence que ces interrogations arriveraient tôt ou tard. Parfois, il est bon de réagir sur soi-même afin d'envisager la régulation d'un conflit interne entre ce que l'on présume bon pour soi, ce dont on a envie dans l'instant, ce que l'on croit réellement vouloir et ce qui semble nocif pour l'avenir. On poursuit le chemin sur lequel nous nous sommes aventuré ; non par courage, ni par loyauté ; mais plutôt par faiblesse. C'est bel et bien de la faiblesse : quel fou oserait remettre en cause ses acquis ? Quel saint d'esprit oserait contredire l'habitude dans laquelle il s'est si tranquillement – et peut-être même intelligement – posé ? Il serait bien trop ridicule de risquer gros pour des incertitudes de l'instant. Alors oui, on poursuit ce chemin, dans l'espoir – et est bien là l'hérésie la plus criante – de parvenir un jour à se contenter de ce que l'on a aujourd'hui.

Des choix parfois s'opèrent à un instant T. Ces choix, que l'on sait bons dans l'immédiate perception, sont envisagés par notre moi intérieur comme des décisions nuées de réflexion. Elles ne le sont pas. Elles restent simplement guidées par une envie subite – ne soyons pas si catégorique : envie murement réfléchie – qui elle provoquera le trouble à l'avenir. C'est elle qui, a posteriori, sera à l'origine des troublantes questions. Je ne suis pas le premier à l'exprimer. Nombreux auteurs ont tentés d'exprimer des faits sociaux par ce trouble du désir : par exemple, oui, le couple forme aujourd'hui une entité liée dans l'idéal par la présence d'un sentiment fort, d'un désir, d'une envie : l'amour. Lorsque ce sentiment s'atténue, s'ouvre alors le questionnement unitaire, débouchant, parfois, et fort heureusement, par le divorce. Il en est de même dans l'explication que je souhaite faire ici comprendre. On peut vouloir intensément quelque chose dans l'instant, former un tout idéal avec ce souhait sans pour autant évacuer la problématique obligatoire, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, du questionnement interne. C'est alors que l'on s'interroge sur la raison et surtout, surtout je dis bien, la réalité, de notre bonheur. Sommes-nous réellement heureux avec ce que nous avons ? N'y avait-il pas d'autres alternatives qui auraient pu d'avantage combler nos attentes ?

La simplicité de la décision est réelle. Par lâcheté – mais non, elle n'est pas apparente, si vous m'avez suivi, intérieurement, elle peut passer pour de la loyauté et du courage – on apprend à se satisfaire de ce que l'on a. Oui, car après tout, nous ne sommes pas si malheureux. L'absence de bonheur complet ne fait pas pour autant naître le dégoût de ce que nous possédons. Ou bien par courage – si vous m'avez à nouveau suivi, c'est à ce moment que l'on envisage la lâcheté – on passe à autre chose, on tourne la page. Parfois avec brio, parfois ... avec moins d'éclat. Mais comment être certain que ce que nous allons perdre ne sera pas plus important que ce que nous gagnerons. Et bien, rien ne peut l'assurer. Rien ne permet de dire que ce qui sera, dans le futur en notre possession, sera supérieur dans la satisfaction de notre désir. Après c'est à chaque personne de voir si oui ou non elle se sent capable d'abandonner ce qu'elle possède dans l'immédiat pour quelque chose d'incertain, simplement subodoré meilleur.

Ces choix sont fait toute la vie. Nombreux exemples, parfois flous je peux le concevoir, la ponctuent. Lorsque j'ai quitté ma Normandie, mon environnement lycéen, pour venir à Paris, dans l'enceinte d'une université que je ne connaissais que de par sa réputation, rien ne pouvait affirmer que je serais plus heureux pour autant. Les deux choix exprimés plus haut s'offraient pourtant à moi : rester, par loyauté – je tiens à rappeler une dernière fois que la loyauté ici est à envisager comme de la lâcheté et que la lâcheté, elle, est à envisager comme de la loyauté ; non, non, ce n'est pas si compliqué ... et puis, l'auteur, lui, ici se comprend – je ne quittais pas mes connaissances, je n'abandonnais pas mes amis, je ne désertais pas le foyer familial ; bref, une vie morne. Posée mais morne. Une vie qui n'était pas à la hauteur de mes ambitions. Ou bien, par lâcheté – et oui, ici, loyauté avec moi-même – je pouvais fuir – ce que j'ai fais – fuir le plus loin possible, pour attérir ici, à Paris, et tenter le Diable. Oui, le diable ... j'avais tout à redécouvrir. Tout à reconstruire. J'étais enfin seul avec moi-même. Libre de vivre comme bon me semblait – et me semble toujours, il va sans dire. J'aurais pu régretter à nombreuses reprises l'abandon de mon environnement précédent. Après tout, j'avais dérogé à la règle : je suis passé à autre chose, sans me retourner, sans y penser réellement. Le retour de bâton aurait pu être d'importance certaine : l'échec. Tout perdre ; car oui, à force de jouer, parfois, la perte peut être la conséquence logique. Et c'est à ce moment que le couple que je formais avec mon passé aurait bel et bien été détruit pour ... rien. Il se trouve que j'ai essayé ...

... Et que j'ai gagné. Un an après, presque jour pour jour, je dresse cette analyse en m'interrogeant : n'ai-je pas eu raison de quitter le carquant dans lequel je me sentais comme prisonnier ? A posteriori, bien entendu, la réponse n'est que positive. Mais il y a un an de cela ... l'aurait – elle été ? Après tout, j'étais encore dans l'ignorance la plus totale. Mes désirs auraient-ils nuis ? Je voulais venir étudier à Paris, à un instant que j'ai déjà appelé T. Etudes parisiennes que je savais bon dans l'immédiate perception. Mais à T+1 ou T+2 tout n'était encore qu'ignorance. Donc oui, un an après, je dresse un constat positif. Plus que positif. Je me sens renforcé par quelque chose. Je pense, très sincèrement, que ce quelque chose se nomme le courage. J'en suis certain désormais, j'ai eu du courage ; beaucoup de courage. J'en suis fier. Mais je ne suis pas le seul en l'espèce. Je ne suis pas le seul aujourd'hui mais, qui plus est, je ne suis que le digne successeur de nombreuses générations avant moi, et je ne fais qu'uniquement parti de la grande famille des précurseur où d'autres générations se succèderons après moi. Je n'ai rien inventé. Si ce n'est que ma vie. Et pour tout dire, ce n'est pas si mal.

Deux ans : mon départ pour les États-unis se rapproche. Avec cette expérience, ce « déjà vécu », je serais à même de réitérer mon choix, qui est tout ... à l'exception d'un exploit.

mardi 19 août 2008

Intervention bloguesque

Ô Peuple de la toile, je te rends grâce - ne faites pas les ignorants, je le sais, mon retour vous enchante. Quelle avalanches de nouveautés depuis ma précédente prise de parole sur UbiLex.

Je tiens tout d'abord à exprimer ma joie quant à la validation de ma première année universitaire. Validation que je savais être gagnée, mais validation que je ne subodorais pas accompagnée d'une mention. Qu'il en soit ainsi. Dans l'éventualité où le droit serait fait pour moi, les signes avant-coureurs de ma passion pour celui-ci ne font que transpirer et suinter par ladite mention.

De découvertes en découvertes, je souhaite ici rendre hommage aux écrits réfléchis et inspirés d'un Homme de conviction ; Homme que j'admire, il est vrai, mais surtout Homme qui, et ils sont peu nombreux, m'impressionne au plus haut point. Il avait déjà été pour moi question de lui rendre un hommage lors de mon tout premier écrit ; en revanche, je ne peux résister à promouvoir les siens. Je parle bien entendu de Monsieur le Président, Louis Vogel. Vogel, accessible sur la toile à l'adresse suivante : http://www.louisvogel.net/. Instant de promotion achevé.



Pour parfaire ce billet de rentrée, je ne pouvais passer outre mes préoccupations estivales. Je me suis laisser convaincre par l'appel d'un salaire honorable, gagné dignement à la sueur de mon front. Oui, en effet, étant actuellement à la solde d'une multinationale aux profits gargantuesques, je m'évade à la douce symphonie du droit des obligations étant confronté aux aléas des contrats. Inutile de se voiler la face, la manne financière que j'en tire ne permet pas de crever les plafonds du ciel. Dure loi du capitalisme. J'y adhère pourtant.


Au plaisir les amis.

Attention, point trop n'en faut.

lundi 2 juin 2008

L'ouverture dans l'humour ... noir.

... Ou quand le futur élu de gauche rencontre la future Ministre de droite.


J'ai longtemps résisté à l'indomptable envie de poster cette vidéo. Habituellement, je ne suis pas de ceux qui s'esclaffent devant pareil produit. Néanmoins, j'ai succombé au virus de la faiblesse, et vous livre, ici, quelques images d'un temps passé où Rachida Dati, actuelle Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, n'était que Porte-Parole de l'UMP, et Bruno Julliard, simple Président de l'UNEF - Union Nationale des étudiants de France.

Entrevue en date du 28 février 2007.

Précisons qu'aujourd'hui, Bruno Julliard est membre du Conseil de Paris et adjoint au maire de Paris, chargé de la jeunesse, élu sur la liste du Parti socialiste dans le XIIIème arrondissement depuis mars 2008.


Comme quoi, l'humour qui fait polémique est également communicatif dans les rangs des courants adverses ... Alors, certes, Madame Dati ne fait que reprendre la triste et désormais célèbre citation de Monsieur le Président, mais le plus déroutant reste cependant les signes apparents d'appréciation de ce cher Bruno Julliard. Allons allons, pas de quoi fouetter un chat, tout au plus, d'en débarrasser les banlieues ...

samedi 31 mai 2008

Qui mange l'oie du Roi, cent ans après en rend les plumes ...

"Qui mange l'oie du Roi, cent ans après en rend les plumes" ; cet adage, aimant à souligner l'imprescribilité du domaine royal - délai au terme duquel une situation de fait devient fondée en droit, manière de devenir propriétaire d'une chose par une possession non interrompue pendant un temps fixé par la loi - n'est pas si éloigné de la tournure que je souhaite donner à ce premier article.


En effet, il est temps pour moi de tenter une analyse, passablement critique, sur le monde assassien découvert lors de cette première année universitaire. Le monde assassien et cet environnement juridique, globalement, étant, en matière de connaissance personnelle, plus que récent, il est de bon ton d'envisager la proposition d'un premier jugement. Cet univers composera, en partage, ma personne pendant de nombreuses années afin de faire corps avec elle dans une vie future.



En revanche, et prenant le risque suprême de la fronde des Juristes de tous pays, ce billet dérogera à la sacro-sainte règle du plan bipartique, où de multiples idées vont se juxtaposer dans l'unique dessein de favoriser la fluidité de ma pensée.




Prenons, d'une part, la naissance évidente d'un goût pour la matière. Goût pour la matière, allié en partie, avec une révélation environnementale pour cette université ; quittant ma Normandie natale, je n'avais, pour unique ambition, que l'intégration de celle-ci. Excellent moteur soit dit en passant. L'idée que je me faisais de cet Haut Lieu d'Instruction juridique français n'était pas si éloigné de la réalité. Une université qui bouge, se voulant à la base du Progrès ! Une université qui s'ouvre, se voulant au centre d'un monde surpeuplé d'excellentes institutions, telle est la lourde tâche du Président, Monsieur le Professeur Louis Vogel ; lourde tâche dont il semble s'affranchir avec brio, de par son expérience, elle même internationale ! Un corps professoral, tenu dans sa globalité, d'une qualité extraordinaire, il était plus rare, néanmoins, de m'appercevoir sur les bancs des Amphithéâtres, préférant déserter que d'annihiler mollement ma personnalité - n'oublions pas de noter en ma possession les cours magistraux. L'intérêt, parfois limité, je dois bien le reconnaître, que je porte à certains enseignements ne sont pas à l'origine d'une vocation initiée, cependant, ils ont pu contribuer à la validation de mes ambitions juridiques, liant très certainement ma vie future à ce monde si particulier. En effet, l'enseignement dispensé en première année est assez proche de la "légende urbaine", éloigné du juridiquement intéressant - à la lumière de la couleur avec laquelle je souhaite teinter ma carrière ...


D'autre part, un intérêt suprenant pour l'Humain. Moult rencontres ont ponctuées cette année universitaire, à savoir, en tout genre, que ce soit dans le domaine associatif, ou tout simplement pendant les Magistraux. Les qualités de la vie estudiantine sont souvent - trop - nombreuses. Multiples personnalités rencontrées, toutes aussi attachantes les unes que les autres, des difficultés d'intégration réduites à néant de par cette composition "pot pourri" de l'ensemble. Il fait bon vivre sous un ciel assassien ! Et puis également la rencontre de La Personne, ponctuée d'incertitudes au quotidien, ... mais l'on s'éloigne du juridiquement correct, alors, sans frapper près du négativisme, l'obscurantisme sierra à merveille pour cette première étape entre nous, vous et moi.



Sans oublier, l'une de mes plus belles expériences : la Plaidoirie. Oui, cette année, chers confrères, j'ai plaidé ! Attention, loin de moi l'envie subite de me gargariser inutilement ! Néanmoins, participant de facto au concours de Plaidoirie organisé par l'associatif universitaire, j'ai pu exercer mon ersatz de talent oratoire, doublé, ab abrupto, d'un goût prononcé pour l'art de la dialectique ; ceci groupé, in fine, sous un besoin permanent de rhétorique ... j'ai pu enfin prendre un plaisir innomable, inqualifiable, inquantifiable !



S'il était nécessaire de développer les points négatifs d'une année universitaire, l'essentiel reviendrait à critiquer les divines periodes des examens où, bien au contraire, la grâce de Dieu ne souhaite pas parvenir jusqu'à nous ! Enfin, il n'a jamais été prouvé, ne serait-ce que par turbe, qu'il est impossible d'en ressentir indemne ... Etiam innocentes cogit mentiri dolor, même la douleur force à mentir les innocents ... si je m'insurge ouvertement contre ce - gros - bémol annuel, c'est tout naturellement de par ma position hésitante, oscillant entre la joie d'avoir plus ou moins terminé mes épreuves et la crainte absolue d'être tombé à côté !



Felix qui potuit rerum cognoscere causas ... ce n'est pas l'évidence même aujourd'hui ! Mais globalement satisfait dans l'ensemble. L'introspection initiale était nécessaire ...